uit du 28 novembre. (Le grand rêve).

 

Onirique étirement qui a frôlé la rupture dans le temps élastique. Nous étions toi en psychanalyste assise en retrait mais interrogative, moi en patient au monologue allongé. Ton corps était celui d’un oiseau empaillé, tes yeux grecs fixes, étaient tournés vers le dôme intérieur, telle une pythie tu étais encadrée de nos deux chats sosies. Sur les étagères ta collection de masques africains nous observait, puis déchiffrant de plus près les géométries cubistes il me sembla reconnaître Abou, puis Moktar, Hassan le bambara, et enfin Amadou, Si Bou et Ndaye le jeune et aussi l’ancien. Un vent de sable atomique traversa nos corps. Des antennes comme celles des criquets grandirent sur notre front, la parole devint inutile. Nous retrouvions le dialogue télépathique que nous avions pratiqué autrefois. De ton jardin devenu tropical, les chants de Malouma la magicienne dessinaient une géométrie de vérité évidente pour tous.                               

Pas à pas nous avons marché des parterres mélafa jusqu’aux aux miroirs fanés des étangs verticaux. Nous acceptions comme une évidence de voir le majestueux fleuve Sénégal serpent d’argent au dessus de nos têtes dans le ciel bleu. Azur. Azur. Azur !